Une main réconfortante vient se poser délicatement sur mon épaule. Je relève la tête pour dévisager cet homme à l'uniforme. C'est l'un de mes collègues. Lui comme moi, on sait que j'ai eus de la chance. J'aurais pu y passer. J'aurais pu être comme tout ces gardiens de la paix qui se battent nuits et jours en espérant voir la criminalité baisser, mais qui finissent par malheurs dans un trou, gisant sur le bitume. On ne cesse aujourd'hui de dire que je dois prendre du recul et me reposer. Voir même un psychologue qui me permettrait de parler un peu ce qu'il vient de m'arriver. Mais je ne sais pas ce qui m'est arrivé. Je n'en sais rien. J'ai oublié.

Tout ce que je me souviens, c'est que l'on était sur la bonne voie. On était sur le point d'arrêter l'un de ces fous furieux, mais on est tombé dans un de ses traquenards puis l'on a été séparé. Je me suis retrouvé alors dans sa planque, sur une espèce de table d'opération, attaché. Après quelques jours dans l'inconscience, le criminel a finalement indiqué ma position à mes alliés. Je n'étais pas blessé. J'avais rien. Il paraît qu'il n'avait aucunement cherché à me faire du mal. On avait trouvé cela étrange et en même temps, on était rassuré. Même si personnellement, je le fus beaucoup moins. Je voulais absolument savoir ce qui s'est passé pendant qu'il m'avait gardé en captivité. Pour moi, il était impossible qu'il ne m'est rien fait avant de me laisser rejoindre la police, comme s'il fut épris d'un réel remord. Oui, c'est impossible.

Lorsque finalement je suis rentré chez moi en pleine soirée et que je suis allé dans la salle de bain pour me rafraîchir avant de constater la présence d'un léger duvet au niveau de ma nuque, le même que l'on retrouve sur les oisillons, cela m'a poussé à me questionner davantage. Arrachant les plumes d'une poigne, j'espérais ne pas en voir d'autre sur moi, craignant un instant que le bandit aurait implanté des plumes sur mon corps sans que personne ne l'est vu... Et en même temps, j'eus essayé de me rassurer en me disant que cela ne pouvait être possible. Que ce duvet s'était retrouvé là par hasard et qu'il s'était collé à moi à cause de la saleté, sans doute ? J'ai donc abandonné rapidement l'idée que l'individu que nous avions traqué m'aurait usé pour je ne sais quel plan machiavélique, espérant néanmoins jamais retomber dans l'un de ses pièges. Je désirais qu'une chose : qu'il finisse son existence misérable derrière les barreaux.